Manager ça s'apprend !

Notre culture encourage les études supérieures scientifiques, valorise l'intelligence logique, les raisonnements mathématiques, la compréhension des mécanismes économiques complexes.

L'intelligence de la relation, celle qui permet de communiquer, de comprendre, de s'adapter aux êtres humains qui nous entourent, est mésestimée dans notre éducation scolaire. Quel dommage, c'est celle qui est la plus utile aux managers !

Un manager "intelligent", au sens vif dans ses analyses, rapide dans ses raisonnements, pointu sur le plan technique, c'est bien, mais est-ce autant nécessaire qu'un manager qui sait écouter, adapter son discours, inspirer confiance, donner envie ? Le manager qui sait gérer les relations interpersonnelles (entre les autres) et intrapersonnelles (avec lui) semble avoir plus d'atouts, surtout s'il s'appuie sur des gens qui ont une intelligence logique développée.

L'intelligence émotionnelle représente un pan entier de nos personnalités. Elle est globalement plus développée chez les filles, à qui petites on a appris à caliner, consoler, s'occuper de poupées par ex, qu'on qualifiait volontiers de "charmantes".Chez les garcons en revanche, qui ne devaient pas pleurer "s'ils étaient des hommes", l'apprentissage a été orienté vers la dissimulation des émotions, de crainte de risquer de se laisser submerger.

Heuresement cette forte d'intelligence, qui consiste à se connaître, identifier ses émotions et les utiliser à bon escient dans sa relation à l'autre et pouvoir comprendre les émotions de l'autre, tend aujourd'hui à retrouver une légitimité dans l'entreprise.

Un manager qui tient compte des émotions qu'il vit, et que ses collaborateurs ressentent, n'est plus considéré comme "faible" mais plutôt "authentique". Empathie, assertivité et écoute sincère sont autant de qualités reconnues aujourd'hui comme facteur de performance, et non plus de mièvrerie ou de manipulation.

Des formations se multiplient sur le sujet, et vous qu'en pensez vous ?

Valentine Chapus-Gilbert