Jeunesse et entrepreneuriat
Les jeunes entrepreneurs en seront les premiers convaincus : être jeune est un atout, quoique !
Pas besoin d'insister sur la fraîcheur, l'énergie, le culot des jeunes, ni sur les avantages de l'expérience, du recul, de la maturité des plus âgés.
La question devient intéressante lorsque les deux générations collaborent : un entrepreneur (allez il faut trancher) de plus de 40 ans recrute une équipe de jeunes (apprentis, jeunes diplômés, juniors) ou un jeune entrepreneur travaille avec des actionnaires, un banquier ou un conseil plus mûr.
Des deux côtés, l'intérêt de la complémentarité est évident, l'envie et le respect des différences gomment apparemment l'écart.
Mais lorsque les difficultés commencent, les visions sont tellement différentes que les décisions trainent, la communication se tend, les freins se dressent, sur le fond du sujet comme sur la manière de le traiter.
Manager et entrepreneur, comment tirer profit de cette diversité de génération ?
Et d'abord, pourquoi ne pas exprimer, sans complexe ni supériorité, cette différence et ses enjeux ?
Un entrepreneur qui ose dire à son actionnaire : nous ne voyons pas la difficulté du même angle car nous n'avons pas le même âge, c'est assez rare !
Et pourtant, est-ce un manque de respect, un gros mot ou un signe de lucidité ? L'actionnaire (plus âgé, dans notre exemple) pourra alors faire part de son expérience sans avoir le sentiment de « raconter sa guerre » et l'entrepreneur pourra parler de son intuition, de ses connaissances actuelles et de son projet sans « se vieillir » et fausser son discours.
Les deux chercheront alors à bénéficier de ces différences, à enrichir leur vision de celle de l'autre, dans un rapport gagnant/gagnant.
De même un entrepreneur ou un manager plus âgé, face à une équipe plus jeune, pourra leur demander leur vision, écouter leurs idées et initiatives avant de décider, en tenant compte des meilleures d'entre elles.
Comme le disaient les prestigieux intervenants du « defi jeunes » organisé au ministère de l'économie, des finances et de l'emploi hier, les jeunes, comme les moins jeunes, ont envie de travailler et de réussir leur vie, même si ce n'est pas sur le modèle de leurs ainés. Le modèle reste à inventer, ensemble.
Il faut donc laisser toute sa place au dialogue, à la richesse de la diversité, comme on le fait naturellement en famille par exemple.
Valentine Chapus-Gilbert
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