Manager ça s'apprend !

Manager ça s'apprend !

les RPS, risques psycho sociaux en 9 questions (et 9 réponses !)

Merci Le coin du salarié qui m'a demandé un témoignage sur les Risques Psycho Sociaux, les fameux RPS...

 

grenouille stressee.jpg

Voici 9 questions que se posent les salariés et les managers, dites-nous si vous vous en posez d'autres !

 

1.       Les risques PsychoSociaux, de quoi s’agit-il ?

On appelle « Risques Psycho Sociaux » la probabilité d’apparition de troubles qui se situent à la frontière entre le ressenti de l’individu (le psyché) et la société (entreprise, collègues, manager…). La société, et même le travail en tant que tel, peuvent en effet être à l’origine ou avoir contribué à l’apparition de troubles chez une personne. L’environnement de travail représente en cela un des facteurs de risque.

Le vécu et l’impact ne sont pas les mêmes selon les individus, ni pour un même individu selon le contexte ou le moment. Par exemple, le fait d’être installé dans un espace de travail ouvert et un peu bruyant peut être stimulante pour certains et, au contraire, donner à d’autres le sentiment d’un inconfort auquel il est difficile de faire face.

 

Lorsque ces troubles apparaissent chez une personne, c’est le signe que le risque s’est réalisé. Si les causes du trouble sont liées, en tout ou partie, au travail, alors on parle d’un RPS et l’entreprise peut s’en trouver responsable.

Les risques les plus couramment évoqués sont le harcèlement (moral ou sexuel), la violence (verbale ou physique), l’incivilité, le syndrome du burn out (appelé également épuisement professionnel).

 

2.       S’agit-il d’un simple concept à la mode ou de la prise de conscience d’un problème qui n’est pas nouveau ?

Ce type de trouble lié au travail, ressenti par un individu, est sans doute très ancien, mais l’attention que portent les entreprises s’est accrue grâce (ou à cause du !) au développement des lois et de l’interprétation, par les juges, de l’obligation de sécurité des entreprises.

Désormais, l’entreprise est responsable (obligation de moyens renforcée, selon la dernière jurisprudence) et doit garantir la santé mentale et physique de ses salariés.

 

3.       Quelles en sont les causes ?

Les causes liées au travail sont multiples, les plus souvent citées et reprises dans les études et expertises nationales et internationales sont de 6 catégories

-          Exigence au travail, quantité, complexité, disponibilité

-          Exigences émotionnelles

-          Insécurité de l’emploi

-          Autonomie, contrôle, marge de manœuvre

-          Conflits de valeur

-          Rapports sociaux, relations au travail

 

4.       Quel(s) rapport(s) avec le concept de qualité de vie au travail ?

Au-delà de l’aspect purement réglementaire et légale en France, la prise en compte des risques psychosociaux revêt  un enjeu humain  et sociétal plus large et à plus long terme. L’émergence des actions regroupées  derrière les expressions de « qualité de vie au travail (QVT) et de bien-être au travail en témoigne. 

Tout simplement, la préservation de la santé des collaborateurs contribue à l’amélioration de la performance, à l’innovation et à la compétitivité d’une entreprise. Elles sont donc au cœur des responsabilités de chaque manager.

 

5.       Quelles sont les travailleurs les plus exposés aux RPS ?

Tous les collaborateurs, tous les métiers, tous les niveaux hiérarchiques sont exposés aux RPS. Tous sont donc concernés par les politiques de QVT et de bien-être au travail !

 

6.       Pouvez-vous nous parler de certains cas de rps ou de personnes concernées par ces derniers et que vous avez pu rencontrer ?

J’ai eu par exemple deux cas récents en formation, apparemment très éloignés l’un de l’autre et pourtant touchés par des RPS :

L’un se sentait mis à l’écart et « sous employé », méprisé par sa hiérarchie, presque « transparent ». cette situation était ressentie comme très stressante et ce cadre tombait progressivement dans un état dépressif, qu’il compensait par des addictions dangereuses pour sa santé et la qualité de son travail.

L’autre, au contraire très en vue dans l’entreprise, travaillait sur des sujets très stratégiques pour l’entreprise. Il était très valorisé, poussé par le dirigeant… mais en souffrait tout autant car l’équilibre de vie, qui était pour lui essentiel, était trop souvent bousculé et menaçait de s’effondrer si il ne diminuait pas la cadence. Au cours des échanges en formation, les deux ont pu mettre des mots sur leurs maux, donner l’alerte, trouver des soutiens et des pistes pour retrouver une situation saine et supportable. Il reste encore du travail, bien sûr, mais la politique QVT leur permet d’agir sur leur santé et leur motivation au travail.

 

7.       Quelles solutions sont appliquées ou envisageables au niveau de l’entreprise ?

En réalité la « QVT » est l’affaire de tous, au travail. Nous insistons beaucoup, lors des formations et des coachings, pour que chacun puisse identifier les signaux de souffrance au travail chez ses collègues, dans ses équipes, autant que pour lui-même.

Prendre soin de son voisin, sans empiéter sur sa vie privée pour autant, c’est du bon sens, de l’humanité ! Cette idée simplissime n’a que des effets positifs et se perd parfois derrière les écrans, les procédures, les pseudos urgences de service.

 

8.       La loi reconnait-elle le phénomène ? Existe-t-il des normes pour l’encadrer ?

En France, la loi exige que l’employeur garantisse la sécurité physique et mentale des salariés, c’est un des articles du code civil (L4121-1 code civil)

L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.

Ces mesures comprennent :

1° Des actions de prévention des risques professionnels et de la pénibilité au travail ;

2° Des actions d'information et de formation ;

3° La mise en place d'une organisation et de moyens adaptés.

L'employeur veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes.

 

 

9.       Un mot pour la fin ? Un dernier conseil ?

Nous prenons le pari qu’un vrai « bonjour » bienveillant est une très bonne action de prévention des RPS !

 

Valentine Chapus-Gilbert

L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.

 

Ces mesures comprennent :

 

1° Des actions de prévention des risques professionnels et de la pénibilité au travail ;

 

2° Des actions d'information et de formation ;

 

3° La mise en place d'une organisation et de moyens adaptés.

 

L'employeur veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes.

 

Des questions ? des témoignages ? A votre écoute ci-dessous dans les commentaires !

 

Valentine Chapus-Gilbert



15/03/2017
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Enseignement & Emploi pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 129 autres membres